Lun­di 20 mars 2017, l’As­so­ci­a­tion des étu­di­ants en sci­ence poli­tique de l’U­ni­ver­sité de Picardie Jules Verne organ­i­sait un débat entre les organ­i­sa­tions poli­tiques de jeunesse attachées à dif­férents par­tis poli­tiques. Était invité un jeune cadre du Front Nation­al. Celui-ci est arrivé dynamique­ment entouré par trois moloss­es rasés de près, encos­tumés et arbo­rant un badge en forme de rose bleue.

Vous trou­verez, ci-dessous, le com­mu­niqué de l’Ac­tion antifas­ciste Amiens, qui a mené une action con­tre la présence de tels indi­vidus à l’université.

NON A L’INTRUSION DE L’EXTREME DROITE DANS NOS FACS !

Il y a moins d’un an, les étu­di­ant-e‑s empêchaient manu mil­i­tari l’in­tru­sion vio­lente de jeunes d’ex­trême-droite dans l’u­ni­ver­sité lors du mou­ve­ment con­tre la loi Tra­vail.

Aujour­d’hui, ça se passe dans le feu­tré. L’as­so­ci­a­tion des étu­di­ants en sci­ence poli­tique organ­i­sait cet après-midi un « débat » auquel était invité notam­ment un cadre du FN au milieu d’ad­hérent-e‑s à des organ­i­sa­tions poli­tiques de jeunesse. La séquence était plan­i­fiée comme sur un plateau de BFMTV : chaque représentant‑e avait à sa dis­po­si­tion un laps de temps pour dérouler ses opin­ions. Il était même pos­si­ble de « réa­gir en direct » sur twitter.

« Il suf­fi­rait que tout le monde donne son opin­ion pour qu’ad­vi­enne la démoc­ra­tie », pré­ten­dent les organ­isa­teurs de cette sauterie. Chacun‑e son opin­ion, il faut de tout pour faire un monde, c’est mon choix… Le rel­a­tivisme de ce type de pro­pos ne peut con­duire qu’à la con­fu­sion. Le débat démoc­ra­tique, ce n’est pas la jux­ta­po­si­tion des faits et des opinions.

Alain Soral, Zem­mour, et d’autres réac­tion­naires ont acquis une vis­i­bil­ité médi­a­tique grâce à ce type de dispositifs.

Trump aux USA, Marine Le Pen en France fondent leur dis­cours sur le men­songe. Pris en fla­grant délit, ils expliquent que c’est leur réal­ité. Une réal­ité bien éloignée de la vérité. Ils n’ont de ce seul fait rien à faire à l’université.

L’u­ni­ver­sité est en effet sup­posée être le lieu par excel­lence de l’élab­o­ra­tion d’un savoir cri­tique. Le départe­ment de sci­ence poli­tique d’Amiens compte par­mi ses mem­bres des chercheurs de renom sur l’ex­trême-droite, dont une par­tie avait par­ticipé le 28 févri­er dernier à une con­férence sur le vote FN.

Le FN n’est pas un par­ti comme les autres. C’est un par­ti xéno­phobe, sex­iste et par essence anti­dé­moc­ra­tique qui est déjà large­ment présent sur les plateaux télévisés, dans la presse écrite, à la radio, et aujour­d’hui à l’UPJV.

Le FN et les réac­tion­naires dans son sil­lage ont réus­si à impos­er leurs thé­ma­tiques dans le débat pub­lic. Dans ces con­di­tions, ils pour­ront dif­fi­cile­ment se présen­ter comme vic­times lorsque des citoyen-ne‑s vien­nent publique­ment et légitime­ment s’op­pos­er à leur présence.

Action antifas­ciste Amiens