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« Aujourd’hui Paris s’appartient »*

Il est loin, le temps où les flâneurs avaient la ville pour ter­rain de jeu et pour seul but l’espoir de l’inattendu ou de la beauté. Les cités, cen­sées être des lieux de vie, sont dev­enues les vit­rines asep­tisées d’un mod­èle nor­mal­isant, sécu­ri­taire, où les espaces de con­som­ma­tion envahissent les lieux de ren­con­tre. Les badauds sont con­trôlés par les caméras, les pau­vres sont repoussés dans les périphéries, et les artistes sont cachés ago­nisants dans les musées.
Dans la gri­saille ambiante cer­tains arrivent à raviv­er les couleurs du passé. Les sou­venirs d’une ville ne sont pas si faciles à effac­er. Les pier­res ont beau être net­toyées, la pelouse plan­tée, les tem­ples con­stru­its, les march­es n’oublient pas le sang ver­sé. Là où débutèrent les pre­miers com­bats le 18 mars 1871 de ce qui devien­dra la Com­mune de Paris, a été con­stru­ite, qua­tre ans plus tard, une église dite du Sacré-cœur ; rien de moins qu’une insulte à ceux qui s’étaient bat­tus pour leur liberté.

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Sur la man­i­fes­ta­tion du 09 novem­bre 2019

Les mil­i­tants et mil­i­tantes du groupe Georges Morel de la Fédéra­tion anar­chiste n’ont pris con­nais­sance que très récem­ment d’une par­tie des cri­tiques émis­es à son encon­tre à cause de sa par­tic­i­pa­tion au rassem­ble­ment con­tre l’islamophobie et pour l’égalité du 9 novem­bre 2019. Cer­taines cri­tiques ont été pub­liées, anonymement, en com­men­taires d’un com­mu­niqué fédéral au sujet de l’assassinat de Samuel Paty, paru sur le site inter­net du groupe Ici et main­tenant de la Fédéra­tion anar­chiste (http://ici-et-maintenant.group/index.php?article32). D’autres cri­tiques ont été dif­fusées par tract (CNT-AIT d’Amiens) ou adressées directe­ment au Secré­tari­at extérieur de la FA (CNT-AIT de Toulouse).

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Retour sur le 1er Mai 2021

Si ce Pre­mier mai a été l’occasion de goûter à nou­veau au plaisir du col­lec­tif lors des nom­breux rassem­ble­ments et défilés rit­uels, nous, mil­i­tantes et mil­i­tants du groupe Georges Morel de la Fédéra­tion anar­chiste, déplorons les attaques qui ont été menées con­tre les mil­i­tantes et les mil­i­tants du ser­vice d’ordre de la CGT, en fin de man­i­fes­ta­tion à Paris.
Il n’est pas ques­tion pour autant d’opposer les dif­férentes modal­ités d’actions à dis­po­si­tion du mou­ve­ment social, qu’elles relèvent de l’action syn­di­cale clas­sique ou de tac­tiques d’affrontements plus directes avec les forces répres­sives de l’État.
Or, ici, il y a eu une con­fu­sion entre la police de la bour­geoisie cap­i­tal­iste et le ser­vice d’ordre d’une organ­i­sa­tion de masse, héri­tière d’une tra­di­tion de lutte ouvrière, con­fu­sion assumée par l’expression du slo­gan « CGT collabo ».
Dans le con­texte actuel de large dif­fu­sion des idées d’extrême droite, le fait de rouer de coups un syn­di­cal­iste au sol ne peut être jus­ti­fié par les erreurs idéologiques et pra­tiques dont savent faire preuve cer­tains mem­bres de la CGT. Ces actes rap­pel­lent bien trop la chas­se aux mil­i­tants poli­tiques et syn­di­cal­istes des années trente.
C’est pourquoi, nous, mil­i­tantes et mil­i­tants anar­cho-syn­di­cal­istes du groupe Georges Morel de la Fédéra­tion anar­chiste, exp­ri­mons notre sol­i­dar­ité avec les cama­rades qui ont subi cette attaque. Nous rap­pelons aus­si que l’établissement d’une société lib­er­taire débar­rassée de toutes les oppres­sions ne pour­ra se faire que grâce à des principes d’entraide, de respect et de sol­i­dar­ité mutuels.

Le 1er Mai de l’An 01

Chaque Journée inter­na­tionale des tra­vailleurs et des tra­vailleuses a la saveur des luttes en cours. Ce 1er mai a le goût très amer du polypropy­lène des masques chirurgicaux.
L’année qui vient de s’écouler sous la con­trainte de l’épidémie de Covid a mis à nu, s’il était encore besoin, les out­rances du cap­i­tal­isme, l’insanité de l’État bour­geois et l’absurdité du sys­tème républicain.

Pour préserv­er la cap­ta­tion par un petit nom­bre des richess­es pro­duites au détri­ment de l’immense majorité, les Macron, Cas­tex, Véran, Blan­quer et autres thu­riféraires du sys­tème en place ont rival­isé de men­songes cra­puleux et ont usé de méth­odes lib­er­ti­cides — à défaut d’être effi­caces — dans leur ges­tion de la crise san­i­taire et sociale actuelle.
Vautrés sans ver­gogne dans une loy­auté servile au néolibéral­isme ain­si que dans la médi­ocrité et l’arrogance qui en sont insé­para­bles, ces étrons encra­vatés sont respon­s­ables de l’aggravation des con­séquences funestes de la pandémie, de la destruc­tion des ser­vices publics (notam­ment hos­pi­tal­iers !!!), de plans de licen­ciements mas­sifs, de l’appauvrissement galopant des tra­vailleurs et des tra­vailleuses, ain­si que des étu­di­ants et des étudiantes.

C’est pourquoi, nous qui n’avons que notre force de tra­vail pour sur­vivre, ne devons surtout pas nous con­tenter d’un « retour à la nor­male » dont la teinte serait déter­minée par les résul­tats d’un quel­conque suf­frage républicain !
Pour abat­tre le cap­i­tal­isme et l’État bour­geois, et afin de bâtir une société éman­cipée de toutes les oppres­sions, basée sur des principes d’entraide, de respect et de sol­i­dar­ité mutuels, nous devons nous unir par-delà les fron­tières et nous réap­pro­prier les out­ils de pro­duc­tion : l’émancipation de la classe ouvrière doit être l’œuvre des tra­vailleurs eux-mêmes.

CNT-EFI (Emploi For­ma­tion Inser­tion) Nord Pas de Calais Picardie, CNT-STE (Syn­di­cat des Tra­vailleurs de l’É­d­u­ca­tion) 80, Col­lec­tif lib­er­taire Alexan­dre Mar­ius Jacob, Groupe Georges Morel de la Fédéra­tion anarchiste

11 novem­bre : Mau­dite soit la guerre !

Com­mu­niqué du 11 novem­bre 2020

Comme chaque année, l’an­niver­saire de la sig­na­ture de l’armistice de la pre­mière guerre mon­di­ale est l’oc­ca­sion de se rap­pel­er que la guerre 14–18, la der des ders, ne fut pas la dernière. A chaque crise, le pou­voir donne l’il­lu­sion de pren­dre en compte les aspi­ra­tions du peu­ple, il promet que c’est la dernière fois, que ça va chang­er, et nous voyons bien que ce n’est tou­jours pas le cas : con­flits armés, con­flits soci­aux et crises san­i­taires sont l’actualité.

Mau­dite soit la guerre, mau­dit soit le pouvoir.

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ÉTAT RÉGALIEN, ÉTAT MÉDECIN et BIOPOUVOIRS

Nous pub­lions, avec son autori­sa­tion, un texte de Philippe Pel­leti­er, enseignant-chercheur et géo­graphe lib­er­taire, analysant la crise actuelle liée à l’épidémie de Covid-19.

L’origine de la « crise san­i­taire » actuelle du Covid-19 — qui est en réal­ité une « crise » bien plus glob­ale — et son exten­sion don­nent lieu à de nom­breuses analy­ses. Il est évidem­ment ten­tant d’y rechercher une con­fir­ma­tion de ses petites théories. Mais les phénomènes étant par déf­i­ni­tion inédits et pos­si­ble­ment imprévus tels quels — con­traire­ment aux philoso­phies de l’histoire — il faut s’attacher à ce qui se passe réelle­ment, tout en étant con­scient du tour­bil­lon entre le trop et le pas assez d’informations.
Par­mi tous les phénomènes qui car­ac­térisent l’actuelle pandémie, deux doivent plus par­ti­c­ulière­ment attir­er notre atten­tion : l’État (sa nature, son rôle) et les médecins (leur rap­port au poli­tique et à la sci­ence, notam­ment). Ces deux ques­tions parais­sent essen­tielles pour com­pren­dre ce qu’il se passe et ce qu’il risque d’arriver à l’issue de la crise. L’aphorisme de « gou­vern­er, c’est prévoir » ayant fait preuve de son imper­ti­nence dans bien des cas, il n’implique pas que nous, indi­vidu­elle­ment ou col­lec­tive­ment, restions sans réfléchir au présent ou à la suite.

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En grève jusqu’à la retraite !

gg-ld.jpgNotre con­di­tion d’existence matérielle com­mune, celle de notre classe sociale, est d’être condamné.e.s au salariat.

Nous sommes obligé.e.s de ven­dre notre force de tra­vail pour avoir un salaire à la fin du mois. Ain­si, les cap­i­tal­istes ne pos­sè­dent pas seule­ment les moyens de pro­duc­tions, ils pos­sè­dent nos vies. Plus nous tra­vail­lons et plus ils s’enrichissent, notre pré­car­ité est la con­séquence de leurs div­i­den­des. Mais il reste une chose qui nous per­met de sup­port­er cette mis­ère : la per­spec­tive du départ à la retraite.

La retraite est une petite goutte de sol­i­dar­ité dans l’océan de mis­ère cap­i­tal­iste. Elle per­met de finir ses jours sans oblig­a­tion de tra­vailler, avec un revenu décent. Cette goutte n’est pas tombée du ciel, elle a été obtenue par la lutte. Aux lende­mains de la sec­onde guerre mon­di­ale, le sys­tème de retraite a été créé, bâti et défendu par des mil­i­tantes et mil­i­tants de la CGT. Mal­gré l’opposition acharnée des par­tis de gou­verne­ment, gaullistes ou social­istes de la SFIO, ces syn­di­cal­istes seul.e.s con­tre tous.te.s ont réus­si à con­quérir ce petit bas­tion de liberté.

Ce bas­tion, aujourd’hui, il est ques­tion de le pul­véris­er, de le réduire à une sim­ple anticham­bre de la mort.

Repoussée de deux ans, incal­cu­la­ble à l’avance, moins bien indexée sur le coût de la vie, ne prenant plus en compte ni la mater­nité ni la péni­bil­ité du tra­vail, tou­jours plus injuste pour les femmes et les pré­caires, rabotée de 25%, voilà quelle gueule va tir­er notre retraite après avoir subi cette réforme. Bilan : les rich­es se payeront une mutuelle, les autres pour­ront à peine se pay­er leurs cercueils.

La retraite était une per­spec­tive qui nous per­me­t­tait d’endurer le pire en se dis­ant « vive­ment la retraite », un com­pro­mis. Main­tenant, alors que la cap­i­tal­isme détru­it l’environnement et que cette réforme détru­it nos per­spec­tives de vie après le salari­at, le pire est devant nous.

Mais si nous n’avons plus de retraite décente, alors nous n’avons plus de raisons décentes d’aller travailler.

Devra-t-on vrai­ment se crev­er au tra­vail sur une planète mourante ?
Non, il est temps de désert­er mas­sive­ment les bureaux et les usines.
Le temps de la grève générale est venu.
Notre syn­di­cal­isme doit rompre avec tout fonc­tion­nement autori­taire et toute négociation.
Notre syn­di­cal­isme doit faire refleurir partout les assem­blées générales, les man­i­fes­ta­tions, les blocages, les occu­pa­tions et toutes autres actions directes néces­saires pour met­tre à bas le cap­i­tal­isme et sauver nos vies.
Notre syn­di­cal­isme doit être anar­chiste, c’est à dire qu’il doit ten­dre à l’abolition de toutes les dom­i­na­tions pas­sant par la néces­saire expro­pri­a­tion des cap­i­tal­istes et la réor­gan­i­sa­tion de la pro­duc­tion dans l’intérêt de tous et toutes.

La per­spec­tive de par­tir à la retraite s’érode ? Celle de la révo­lu­tion se renforce.
Des­ti­tuons Macron et met­tons le cap­i­tal­isme à la retraite.

VIVE LA GRÈVE GÉNÉRALE EXPROPRIATRICE !

Col­lec­tif Alexan­dre Mar­ius Jacob – Groupe Georges Morel de la Fédéra­tion Anar­chiste – CNT Somme – Groupe lycéen Louise Michel

Quelle société lib­er­taire pour 2020 ?

societelibertaire2020.jpg

A force d’être pilon­né par les attaques du patronat, noyé par le flux des médias bour­geois, soumis aux injonc­tions des modes mil­i­tantes et des com­péti­tions élec­toral­istes médiocres, il est dif­fi­cile de décel­er, dans ce chaos ryth­mé par les visions à court terme des chantres du cap­i­tal­isme, un pro­jet poli­tique cohérent. C’est pourquoi LE POING, le jour­nal qui ne prend pas de gants, organ­ise et vous con­vie à une soirée-débat, le ven­dre­di 13 décem­bre à 19h00, salle Mau­rice Hon­este (67 Bd du Cange, Amiens), inti­t­ulée : Quelle société lib­er­taire pour 2020 ?

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Thème original d' Anders Noren - modifié par J.-B. Barilla