Communiqué commun – Samedi 25 mai à Amiens :
Nassé-e‑s, gazé-e‑s, provoqué-e‑s, empêché-e‑s de manifester, brutalement réprimé-e‑s.…
130 manifestant-e‑s interpellé-e‑s par la police !
A quoi joue le gouvernement ?
Le bilan des pouvoirs publics sur cette journée de manifestation est lourd : un cortège laminé sciemment par l’intervention des CRS, avec de petits groupes de manifestant-e‑s désorienté-e‑s, qui tentent avec difficulté de fuir par les rues adjacentes. 130 interpellations. Des tirs de LBD. Des blessé-e‑s. Une pluie d’amendes de 135 euros pour manifestation illicite. Des convocations au poste de police. Des comparutions immédiates, où des jeunes sont condamné-e‑s après une parodie de procès.
Dès le matin, alors qu’un petit groupe de gilets jaunes, de militant-e‑s, montent à la Hotoie les tonnelles d’un village associatif et militant déclaré en Préfecture, où se dérouleront les débats, dans le calme, la présence policière est totalement disproportionnée. Les stands sont fouillés, la responsable de la LDH est intimidée par un agent qui la vise de son LBD pour l’empêcher de filmer. Des personnes sont interpellé-e‑s alors qu’elles rejoignent la Hotoie et sont placé-e‑s en GAV. La police est omniprésente, en confrontation directe avec des manifestant-e‑s, dès le matin. Le ton est donné.
L’après-midi, 2000 manifestant-e‑s sont pourtant présent-e‑s à l’appel des gilets jaunes et d’une série d’organisations syndicales ou politiques. Il-elle‑s seront gazé-e‑s rapidement. Le parcours discuté en amont avec les autorités est rendu impossible par des barrages de police. Place de la gare, alors que toutes les banques sur le centre-ville sont protégées, la Caisse d’Épargne ne l’est pas ! Le cordon de CRS qui la « protège » habituellement est en retrait, la livrant à la colère populaire après plusieurs gazages des manifestant-e‑s. “Aux fenêtres autour de cette banque, caméras et appareils photos sont prêts à enregistrer.”
Le cortège sera à nouveau nassé, rue Jules Barni, et saucissonné. Les tirs de LBD vont pleuvoir. Plusieurs manifestant-e‑s, totalement pacifiques, sont visé-e‑s, touché-e‑s par des tirs sans aucune raison. Des rafles auront lieu dans les groupes de manifestant-e‑s désorienté-e‑s, qui tentent de rejoindre la Hotoie, point d’arrivée de la manif. Place René Goblet 80 manifestant-e‑s se retrouvent face a une charge de CRS qui les gazent, les nassent, les humilient en forçant une partie d’entre elles-eux à rester allongé-e‑s, face contre terre avant d’être emmené-es par petits groupes au commissariat pour être verbalisé-es. Les grenades lacrymogènes ont été lancées en plein milieu d’un parc pourtant largement fréquenté à cette heure par des familles et des enfants.
Plus loin, place de l’Hôtel de Ville, nouveaux jets de grenades lacrymogènes, sur un manège pour enfant, qui continue de tourner dans un nuage de gaz.
“Lundi, au commissariat de police, on explique à des jeunes, interpellés alors qu’il-elles se rendaient seul-e‑s ou à deux au village associatif, et convoqués en audition libre, qu’il leur faut accepter « un stage de citoyenneté » pour éviter le procès, ou ça va « barder pour eux ». Sans l’avoir compris, il-elle‑s viennent de signer une reconnaissance de culpabilité, sans possibilité de recours ! D’autres passent en comparution immédiate, menacé-es d’être placé-e‑s en détention provisoire s’ils-elles demandent un report de l’audience pour préparer leur défense.”
Brigitte Fouré, maire d’Amiens, s’est vantée dans la presse d’avoir suivi de près la gestion de l’ordre conjointement avec la préfecture, elle-même en lien régulier avec le ministère de l’Intérieur… C’est donc très clair : cette répression brutale, sans aucun autre but que de terroriser et diaboliser les manifestant-e‑s, faite de provocations et de violences est de la responsabilité non seulement de la préfecture mais aussi du gouvernement.
Nous n’acceptons pas cette remise en cause brutale du droit de manifester. Réunies ce mardi, nos organisations ont décidé de mesures pour organiser la défense des victimes de cette répression, auxquelles elles assurent tout leur soutien.
Nous demandons à être reçu-e‑s sans délai par la préfecture de la Somme.
Alternative Libertaire, CGT UD 80, CNT-STE 80, Collectif Alexandre Marius Jacob, Ensemble 80, FSU 80, Gilets jaunes Réfractaires du 80, Groupe Georges Morel de la Fédération Anarchiste, LDH, LFI Amiens, POI 80, Solidaires 80