SORTONS LES CROCS CONTRE UN CAPITALISME DE PLUS EN PLUS MEURTRIER !

Nous ne sommes pas dupes des empoi­son­neurs ! Il est temps d’or­gan­is­er une riposte à la mesure des cat­a­stro­phes indus­trielles provo­quées par un cap­i­tal­isme de plus en plus déter­miné dans sa course au prof­it, au détri­ment de la vie et la san­té des pop­u­la­tions pris­es en étau !

Le 26 sep­tem­bre dernier, le site de Lubri­zol de Rouen a pris feu, et a été par­tielle­ment détru­it par un incendie libérant pen­dant vingt-qua­tre heures une colonne de gaz tox­iques dans un ray­on de 35 km de long sur 6 km de large, pour finir sa course dans le Pas-De-Calais

Le groupe Lubri­zol est con­trôlé par un con­glomérat appar­tenant au mil­liar­daire War­ren Buf­fet, troisième for­tune mon­di­ale ; son con­stat : « Entre le monde du tra­vail et celui du cap­i­tal­isme, c’est ce dernier qui a gag­né ! »

Récidi­viste !

Il s’ag­it du qua­trième acci­dent indus­triel depuis 2013 chez Lubri­zol ! Le pre­mier avait libéré un gaz haute­ment tox­ique, le mer­cap­tan, dont les effets nauséabonds ont atteint jusqu’au Sud de l’An­gleterre. La société ne sera con­damnée qu’à l’a­mende ridicule de 4000 Euros ! Le sec­ond — en 2015 — une fuite d’huile dans le réseau d’évacuation des eaux pluviales…

Le 3 sep­tem­bre dernier, en fin d’après-midi, un feu s’est déclaré au sein de l’u­sine Lubri­zol, à Oudalle, en région havraise. L’in­cendie a été cir­con­scrit rapi­de­ment, aucun média n’a jugé utile d’en par­ler ! Là encore un désas­tre a été évité de justesse. L’af­faire n’est ressor­tie que ce 26 sep­tem­bre, après l’in­cendie du site de Rouen !

Opac­ité et mensonges

Quelle ges­tion par les autorités de ce grave inci­dent, dont on ignore l’im­pact sur la san­té de mil­liers d’habi­tants, la faune, la flo­re de l’agglomération rouen­naise et au-delà ?

Des con­signes du Préfet, dans un com­mu­niqué laconique évo­quant « l’ab­sence de risque aigu » sans que l’on sache ou se plaçait le curseur, inci­tant à rester con­finés chez soi comme des poulets jusqu’à nou­v­el ordre, puis plus rien ! Yvon Robert a souligné le sérieux des normes de sécu­rité chez Lubri­zol, et ses investisse­ments dans le domaine, pro­pos qu’il a eu l’indé­cence de réitér­er le lende­main ! Cas­tan­er, surqual­i­fié en terme de gaz tox­iques, surtout dans la ges­tion des man­i­fes­ta­tions, a fait le déplace­ment à Rouen tan­dis que l’ARS (Agence régionale de san­té) et la pré­fec­ture restaient muettes !

A midi, le 26 sep­tem­bre, jour de l’in­cendie, la ges­tion de l’ac­ci­dent par les médias était ter­minée ! Oubliés les riverains débous­solés, pris dans cette puan­teur tox­ique, sidérés devant la colonne de fumée et ses retombées de marée noire. Gloire à Chirac sur toutes les ondes et les antennes ! Gloire à la Françafrique, au SAC, aux détourne­ments de fonds publics ! Vive le bruit et l’odeur ! En effet, le bruit et l’odeur ont explosé ce jour-là ! Puis place à Macron !

Chaque jour, l’é­ten­due des dégâts san­i­taires occa­sion­nés par l’in­cendie s’alour­dit ! Dans un arti­cle du 27 sep­tem­bre Sci­ences et vie pub­lie la liste des pro­duits tox­iques et des sub­stances radioac­tives stock­ées dans les entre­pôts. 8000 m² de toi­ture ami­antée se sont effon­drés, mais à Rouen, les par­tic­ules ne se dis­sol­vent pas dans l’at­mo­sphère, car selon le Préfet, la qual­ité de l’air ne s’é­tait pas détéri­orée depuis le 26 septembre !

Que faire ?

Ce n’est pas en por­tant des uni­formes verts, ni en se déguisant en pâquerettes que nous pour­rons exiger la fer­me­ture des sites Seveso, Lubri­zol en tête, et que nous obtien­drons que les pol­lueurs de ces multi­na­tionales, qui engrangent des mil­liards d’eu­ros repar­tent avec leurs cap­i­taux, qu’ils soient améri­cains, d’i­ci ou d’ailleurs…

Des man­i­fes­ta­tions de masse sur le cli­mat se sont mul­ti­pliées. Non seule­ment l’État les ignore, mais les forces de répres­sion gazent et vio­len­tent les man­i­fes­tants quand elles ne les muti­lent pas ! Les par­tis et organ­i­sa­tions, du PS aux Verts en pas­sant par le PC, n’ont pour seuls objec­tifs que les enjeux élec­toraux. D’autres, cen­trales syn­di­cales, organ­i­sa­tions, cau­tion­nent le nucléaire, les éner­gies fos­siles au nom de la défense de l’emploi !

Il est temps de s’or­gan­is­er col­lec­tive­ment, car des pop­u­la­tions entières sont men­acées, et c’est l’af­faire de tous ! Assez de récupéra­tions élec­toral­istes de « bonnes inten­tions » de la part de petits poten­tats qui, par leurs con­cep­tions autori­taires, font fuir les per­son­nes motivées qui rejoignent ces mouvements.

La riposte doit être col­lec­tive, rad­i­cale, auto­gérée, chacun(e) doit pou­voir s’y exprimer, trou­ver sa place, décider à voix égale, sans se soumet­tre au « prêt à penser » d’or­gan­i­sa­tions en mal d’idéolo­gie man­agéri­ale ! Une énième man­i­fes­ta­tion ne réglera rien, il faut s’or­gan­is­er dans la durée, occu­per, envahir les instances qui ne débitent que des men­songes, exiger que la vérité soit faite et que les pol­lueurs paient ! Il faut empêch­er la recon­struc­tion de ce site meur­tri­er, déjà annon­cée par les vau­tours de la multi­na­tionale avant même que les résul­tats du désas­tre san­i­taire ne soient con­nus ! Il est temps, il est grand temps de se mobilis­er aujour­d’hui, car demain, il sera trop tard.

Si nous n’or­gan­isons pas nous-mêmes notre survie, qui le fera ?
Seule la destruc­tion du cap­i­tal­isme mon­di­al sauvera la planète !

 

Com­mu­niqué du groupe de Rouen, Fédéra­tion Anarchiste