Le 9 novem­bre a Amiens

Nous dirons STOP à l’islamophobie !

Depuis bien trop longtemps, les musul­mans, les musul­manes ain­si que les per­son­nes perçues comme tel-le‑s sont, en France, la cible de dis­cours, d’invectives et de polémiques relayées par cer­tains médias, venant par­fois de « respon­s­ables » poli­tiques, au pre­mier plan desquels le chef de l’État et sa majorité, par­tic­i­pant ain­si à leur stig­ma­ti­sa­tion grandissante.

Depuis des années, la dig­nité des musul­manes et des musul­mans est jetée en pâture, désignée à la vin­dicte des groupes les plus racistes qui occu­pent désor­mais l’espace poli­tique et médi­a­tique français, sans que soit prise la mesure de la grav­ité de la situation.
Depuis des années, les actes qui les visent s’intensifient : qu’il s’agisse de dis­crim­i­na­tions, de pro­jets ou de lois lib­er­ti­cides, d’agressions physiques de femmes por­tant le foulard, d’attaques con­tre des mosquées ou des imams, allant même jusqu’à des ten­ta­tives de meurtre.
L’attentat con­tre la mosquée de Bay­onne le 28 octo­bre, en est la man­i­fes­ta­tion la plus récente et les ser­vices de l’État savent que la men­ace ter­ror­iste con­tre les lieux de culte musul­mans est grande.
Il a fal­lu que cette vio­lence jail­lisse aux yeux de tous, à tra­vers l’humiliation d’une maman et de son enfant par un élu RN au con­seil général de Bour­gogne-Franche-Comté, pour que tout le monde réalise ce que des asso­ci­a­tions, des uni­ver­si­taires, des per­son­nal­ités, des syn­di­cats, des mil­i­tant-e‑s et au-delà, des habi­tant-e‑s, dénon­cent depuis des années : l’islamophobie en France est une réal­ité. Quel que soit le nom qu’on lui donne, il ne s’agit plus ici de débats d’idées ou de cri­tique des reli­gions mais d’une forme de racisme explicite qui vise des per­son­nes en rai­son de leur foi. Il faut aujourd’hui s’unir et se don­ner les moyens de la com­bat­tre, afin que plus jamais, les musul­manes et les musul­mans ne puis­sent faire l’objet de tels traitements.
Puisque les dis­cours et déc­la­ra­tions d’intention ne suff­isent plus, parce que l’heure est grave : le 9 novem­bre à Amiens, nous marcherons pour dire :
– STOP aux dis­cours racistes qui se déversent sur nos écrans à longueur de journée, dans l’indifférence générale et le silence com­plice des insti­tu­tions éta­tiques chargées de lut­ter con­tre le racisme.
– STOP aux dis­crim­i­na­tions qui visent des femmes por­tant le foulard, provo­quant leur exclu­sion pro­gres­sive de toutes les sphères de la société.
– STOP aux vio­lences et aux agres­sions con­tre les musul­manes et les musul­mans, qui se retrou­vent pro­gres­sive­ment déshu­man­isé-e‑s et stig­ma­tisé-e‑s, faisant d’eux des ter­ror­istes poten­tiels ou des enne­mis de l’intérieur.
– STOP aux déla­tions abu­sives jusqu’au plus haut niveau de l’État con­tre des musul­man-e‑s dont le seul tort serait l’appartenance réelle ou sup­posée à une religion.
– STOP à ces dis­posi­tifs de sur­veil­lance de masse qui con­duisent à une crim­i­nal­i­sa­tion pure et sim­ple de la pra­tique religieuse.
Les con­séquences, notam­ment pour des salarié-e‑s licen­cié-e‑s et des familles désta­bil­isées, sont désas­treuses et ne peu­vent plus être tolérées. Cette crim­i­nal­i­sa­tion se fait au détri­ment des lib­ertés fon­da­men­tales et des principes les plus élé­men­taires d’égalité cen­sés guider notre pays.
Nous, musul­man-e‑s ou non, dis­ons STOP à l’islamophobie et nous serons nom­breux et nom­breuses pour le dire ensem­ble le 9 novem­bre prochain à Amiens.
Nous appelons toutes les organ­i­sa­tions, toutes les asso­ci­a­tions, tous les col­lec­tifs, toutes les fédéra­tions de par­ents d’élèves, tous les par­tis poli­tiques, toutes les per­son­nal­ités, tous les médias, toutes les per­son­nes sol­idaires à se join­dre à cet appel solen­nel et à répon­dre présent à la marche du 9 novem­bre prochain.
Il en va des lib­ertés fon­da­men­tales de toutes et tous. Il en va de la dig­nité et de l’intégrité de mil­lions de conci­toyen-ne‑s. Il en va de notre unité à toutes et à tous, con­tre le racisme sous toutes ses formes qui, aujourd’hui, men­ace une nou­velle fois la France.

Les Bavardes, Boite sans pro­jet (BSP), Con­fédéra­tion Nationale du Tra­vail 80 (CNT 80), Col­lec­tif Alexan­dre Mar­ius Jacob, Con­fédéra­tion Générale du Tra­vail (CGT), Ensem­ble ! 80, Fédéra­tion Syn­di­cale Uni­taire (FSU), GAS Sol­i­dar­ité, Généra­tions 80, Groupe Georges Morel de la Fédéra­tion Anar­chiste, Ligue des droits de l’homme (LDH), Par­ti Com­mu­niste Français (PCF), Les Réfrac­taires du 80, Syn­di­cats des Tra­vailleurs de l’Industrie, du Com­merce et des Ser­vices 62 (STICS 62), Sud Sol­idaires 80, Union com­mu­niste Lib­er­taire 80