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ANARCHY IN SAMARA

stfuscien.jpgL’heure est grave ! Pour cer­tains du moins, d’après ce titre sur­prenant du cour­ri­er Picard, mais pas pour les lib­er­taires. Le change­ment n’a peut-être pas encore sauté aux yeux des nom­breux tra­vailleurs qui emprun­tent quo­ti­di­en­nement cet axe névral­gique d’Amiens, mais la rue Saint-Fuscien est bien un espace autogéré.

Petite expli­ca­tion.

Auto-proclamée hors N.F. (et hors Tafta) cette zone autonome (tem­po­raire ?) a vu ses places de park­ing bitumeuses rem­placées par des bosquets de plantes lux­u­ri­antes et déli­cieuse­ment odor­antes. Les horo­da­teurs ont été abat­tus. Çà et là, à l’op­posé des poli­tiques urbaines sécu­ri­taires con­tem­po­raines, ont été dis­posés aléa­toire­ment des bancs pour que des êtres humains puis­sent se ren­con­tr­er et échang­er dans les espaces com­muns qu’ils se sont ré-appro­priés. Pour l’anec­dote, quelques far­felus ont bâti un colom­bier sur les ruines des Illus­tra­tions picardes, place de l’As­sas­sin Jof­fre, avec des matéri­aux de récupération.
Fait remar­quable l’en­droit sem­ble jouir d’un micro-cli­mat qui le sauve de la gri­saille habituelle. Et la végé­ta­tion repousse les effluves pesti­len­tielles (et très prob­a­ble­ment tox­iques) des usines chim­iques situées en périphérie de la ville.
La jonc­tion a été faite avec les jardins ouvri­ers du Faubourg de Noy­on, après avoir détru­it quelques bâti­ments inutiles de la République. Les habi­tants s’or­gan­isent pour la répar­ti­tion des tâch­es à venir pour les futures cul­tures, et l’on dis­cute ferme mais avec suc­cès des modal­ités de pris­es de déci­sions col­lec­tives, de la rota­tion et du tuilage des man­dats impérat­ifs et de la façon de redis­tribuer équitable­ment les pro­duc­tions. Tout cela est ren­du pos­si­ble par l’ab­sence des par­tis poli­tiques et des syn­di­cats réformistes, lesquels sont naturelle­ment trop occupés à ne rien faire pour l’é­man­ci­pa­tion des individus.
Du côté de la mairie c’est un mélange d’indig­na­tion, d’ef­froi et de stu­peur qui agite les zélés élus de la drauche comme de la groite. Cer­tains se sont évanouis en apprenant que les antennes-relais de télé­phonie mobile avaient été démon­tées et que la con­struc­tion d’un aérogénéra­teur sur le mod­èle d’un bad­gir per­san avaient débuté dans la cour de la DRAC…
Et le phénomène sem­ble s’é­ten­dre. Ain­si lors d’un match ami­cal de hoquet au Col­i­se­um, sur­volant la foule comme une res­pi­ra­tion print­anière, la ren­gaine suiv­ante a fusé à maintes repris­es dans plusieurs tribunes :


“NDDL, SIVENS, SAINT-FUSCIEN, MEME COMBAT !!!”

Fusil­lade à Char­lie hebdo

La Fédéra­tion anar­chiste apprend avec hor­reur la tuerie per­pétrée dans les locaux du jour­nal satirique Char­lie Heb­do, qui a lais­sé 12 morts et 11 blessés.

Nous parta­geons l’émoi, l’indignation, et la peine des familles, des amis, des col­lègues après ce crime odieux. Par­mi les vic­times, cer­tains ont con­tribué un temps au Monde lib­er­taire, et si nos posi­tions ont pu diverg­er par la suite, ils res­teront au sou­venir de nom­breux camarades.

Cet atten­tat doit nous rap­pel­er que l’obscurantisme religieux comme poli­tique est meurtrier.

Nous con­damnons les assas­sins, mais nous restons égale­ment vig­i­lants face aux réac­tions de l’extrême droite ou au dis­posi­tif polici­er de l’état.

Nous con­tin­uerons à com­bat­tre l’oppression, l’autoritarisme et l’intolérance, qu’ils se cachent der­rière la reli­gion, la nation ou l’ordre sécuritaire.

Fédéra­tion anar­chiste, 07 jan­vi­er 2015

L’im­pa­tience noire (Anar­cha­sis nigra) une plante à découvrir…

anarchasis_nigra-479.pngCouleur : noire, par­fois tein­tée de rouge lorsqu’elle s’hy­bride avec Com­mu­nis­mus pur­purea, jamais jaune.

Clas­si­fi­ca­tion : décrite pour la pre­mière fois en 1840 par Proud­hon, on en trou­ve des traces (sûre­ment espèce dom­i­nante) aux temps pré-his­toriques. Cer­tains auteurs (Pelloutier,1895) la classe dans la famille des Syn­di­calacée, bien que cette affir­ma­tion reste sujet à débat au sein de la com­mu­nauté scientifique.

Ecolo­gie : elle se retrou­ve partout, il est à not­er que la var­iété com­mu­nardis a surtout été décrite à Paris au pied des bar­ri­cades (Louise-Michèle et al, 1871). Elle peut s’établir en colonie ou se retrou­ver isolée (var­iété indi­vid­u­alis). Impos­si­ble à désher­ber (et d’ailleurs pourquoi hein !? ), Mon­san­to et ses blous­es blanch­es à képi cherchent tou­jours, pas de roundup là-dessus, ça ne par­ti­ra pas !

Elle ren­tre en com­péti­tion directe et effi­cace avec les espèces inva­sives aux dégâts bien con­nus que sont Patri­ar­catis vir­ilis, Cap­i­tal­is cap­i­tal­is, et Faschis­mus autori­taris. C’est donc une espèce à étudi­er de près pour être util­isée dans le cadre de la restau­ra­tion d’é­cosys­tèmes en (mau­vais) état.

Cul­ture pop­u­laire : il sem­blerait que cette plante ait pu inspir­er Georges Brassens pour l’écri­t­ure de sa chan­son « la mau­vaise herbe » (1954) :

« Je suis d’ la mau­vaise herbe,
Braves gens, braves gens,
Je pousse en liberté
Dans les jardins mal fréquen­tés !
 »

Comestibil­ité : goût fab­uleux, une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en pass­er (!) ; mortelle pour les enne­mis de classe.

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