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Le numéro 4 du POING, apériodique libertaire d’Amiens et d’ailleurs, est enfin disponible, ici en pdf, et en papier sur demande.
L’heure est grave ! Pour certains du moins, d’après ce titre surprenant du courrier Picard, mais pas pour les libertaires. Le changement n’a peut-être pas encore sauté aux yeux des nombreux travailleurs qui empruntent quotidiennement cet axe névralgique d’Amiens, mais la rue Saint-Fuscien est bien un espace autogéré.
Petite explication.
Auto-proclamée hors N.F. (et hors Tafta) cette zone autonome (temporaire ?) a vu ses places de parking bitumeuses remplacées par des bosquets de plantes luxuriantes et délicieusement odorantes. Les horodateurs ont été abattus. Çà et là, à l’opposé des politiques urbaines sécuritaires contemporaines, ont été disposés aléatoirement des bancs pour que des êtres humains puissent se rencontrer et échanger dans les espaces communs qu’ils se sont ré-appropriés. Pour l’anecdote, quelques farfelus ont bâti un colombier sur les ruines des Illustrations picardes, place de l’Assassin Joffre, avec des matériaux de récupération.
Fait remarquable l’endroit semble jouir d’un micro-climat qui le sauve de la grisaille habituelle. Et la végétation repousse les effluves pestilentielles (et très probablement toxiques) des usines chimiques situées en périphérie de la ville.
La jonction a été faite avec les jardins ouvriers du Faubourg de Noyon, après avoir détruit quelques bâtiments inutiles de la République. Les habitants s’organisent pour la répartition des tâches à venir pour les futures cultures, et l’on discute ferme mais avec succès des modalités de prises de décisions collectives, de la rotation et du tuilage des mandats impératifs et de la façon de redistribuer équitablement les productions. Tout cela est rendu possible par l’absence des partis politiques et des syndicats réformistes, lesquels sont naturellement trop occupés à ne rien faire pour l’émancipation des individus.
Du côté de la mairie c’est un mélange d’indignation, d’effroi et de stupeur qui agite les zélés élus de la drauche comme de la groite. Certains se sont évanouis en apprenant que les antennes-relais de téléphonie mobile avaient été démontées et que la construction d’un aérogénérateur sur le modèle d’un badgir persan avaient débuté dans la cour de la DRAC…
Et le phénomène semble s’étendre. Ainsi lors d’un match amical de hoquet au Coliseum, survolant la foule comme une respiration printanière, la rengaine suivante a fusé à maintes reprises dans plusieurs tribunes :
“NDDL, SIVENS, SAINT-FUSCIEN, MEME COMBAT !!!”
La Fédération anarchiste apprend avec horreur la tuerie perpétrée dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo, qui a laissé 12 morts et 11 blessés.
Nous partageons l’émoi, l’indignation, et la peine des familles, des amis, des collègues après ce crime odieux. Parmi les victimes, certains ont contribué un temps au Monde libertaire, et si nos positions ont pu diverger par la suite, ils resteront au souvenir de nombreux camarades.
Cet attentat doit nous rappeler que l’obscurantisme religieux comme politique est meurtrier.
Nous condamnons les assassins, mais nous restons également vigilants face aux réactions de l’extrême droite ou au dispositif policier de l’état.
Nous continuerons à combattre l’oppression, l’autoritarisme et l’intolérance, qu’ils se cachent derrière la religion, la nation ou l’ordre sécuritaire.
Fédération anarchiste, 07 janvier 2015
LE POING, le journal qui ne prend pas de gants, s’est doté d’un blog que vous trouverez ici.
Couleur : noire, parfois teintée de rouge lorsqu’elle s’hybride avec Communismus purpurea, jamais jaune.
Classification : décrite pour la première fois en 1840 par Proudhon, on en trouve des traces (sûrement espèce dominante) aux temps pré-historiques. Certains auteurs (Pelloutier,1895) la classe dans la famille des Syndicalacée, bien que cette affirmation reste sujet à débat au sein de la communauté scientifique.
Ecologie : elle se retrouve partout, il est à noter que la variété communardis a surtout été décrite à Paris au pied des barricades (Louise-Michèle et al, 1871). Elle peut s’établir en colonie ou se retrouver isolée (variété individualis). Impossible à désherber (et d’ailleurs pourquoi hein !? ), Monsanto et ses blouses blanches à képi cherchent toujours, pas de roundup là-dessus, ça ne partira pas !
Elle rentre en compétition directe et efficace avec les espèces invasives aux dégâts bien connus que sont Patriarcatis virilis, Capitalis capitalis, et Faschismus autoritaris. C’est donc une espèce à étudier de près pour être utilisée dans le cadre de la restauration d’écosystèmes en (mauvais) état.
Culture populaire : il semblerait que cette plante ait pu inspirer Georges Brassens pour l’écriture de sa chanson « la mauvaise herbe » (1954) :
« Je suis d’ la mauvaise herbe,
Braves gens, braves gens,
Je pousse en liberté
Dans les jardins mal fréquentés ! »
Comestibilité : goût fabuleux, une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer (!) ; mortelle pour les ennemis de classe.