Lors de la précédente réunion publique sur la technologie, un copain, pour se sortir d’une argumentation qu’il peinait à conclure, coupa court en posant à l’assemblée la question : « Mais au final qu’est ce que l’État ? ». Plus qu’une simple pirouette, cette interrogation reflétait une gêne évidente à entendre, au cours des échanges, constamment désigner l’État comme ennemi ultime, sans que soit menée une quelconque réflexion sur sa nature. C’est pour cette raison et après d’âpres discussions que fut décidé un débat intitulé « État critique ».
La technique de tour de parole instaurée lors des réunions évite au mieux les prises de parole intempestives et autoritaires et permet d’aborder de manière très dynamique et de plusieurs points de vue une problématique. Dans ce cas précis, un certain nombre de représentations de l’État était communément partagé, le problème étant, in fine, d’en proposer une définition exploitable qui évite les amalgames boiteux type « société=État » et qui dépasse la simple énumération de ses réalisations coercitives.
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L’immersion récente du groupe Alexandre Marius Jacob dans l’univers associatif et militant amiénois, via sa participation au CDDF, expose nécessairement à des confusions. C’est pourquoi il est nécessaire d’effectuer quelques rappels.
Le premier point, important à souligner car l’erreur est aussi véhiculée par certains anarchistes, est le suivant : les mouvements libertaires NE composent PAS l’extrême extrême-gauche, ni l’extrême-gauche, ni aucun quartier du champ politique réduit au parlementarisme et à la compétition des partis. Cette tentative de géolocalisation n’est pas innocente puisqu’elle permettrait de légitimer le système politique actuel : quelles que soient les idéologies (fasciste, conservatrice, socialiste, communiste et donc, si l’on en croit la rumeur, anarchiste), toutes s’inscriraient dans cet espace de jeu aux règles électorales communément admises. Donner à penser l’activité politique comme circonscrite à un dépôt de bulletin, à quelques activités associatives ou syndicales est le meilleur moyen pour maintenir la frontière entre profanes et « adoubés », grâce, entre autres, à la professionnalisation de la politique. Dans ces conditions quoi de plus normal que les médias grand-public ressassent à l’envie l’amalgame anarchisme-extrême-gauche ? S’il est permis de douter de la probité intellectuelle de ces chiens de garde, il serait imprudent de leur prêter une naïveté bon-enfant.
Faut-il prendre au sérieux l’existence de l’État ? Est-il un concept plus flou que celui d’État ?
Les marxistes y ont vu l’instrument de domination de la classe dominante sur la société civile tandis que les penseurs libéraux l’ont considéré comme un moyen pour asseoir l’ordre juridique dont les droits de l’homme formeraient le socle sacré.
Certains travaux sociologiques contemporains invitent à envisager l’Etat non pas comme une donnée de la nature mais comme un ensemble de processus historiques. Sa construction résulterait d’une concentration de capitaux constituant des groupes légitimes à parler au nom du bien public. La formation d’un appareil bureaucratique est inséparable de l’exercice d’une violence symbolique qui tend à faire accepter la légitimité de cette dépossession. Les formes de pensées d’Etat incorporées par les individus participent ainsi à la reproduction de l’ordre social.
Il n’en demeure pas moins que la destruction généralisée par l’application concrète de l’utopie néolibérale des quelques acquis obtenus à l’aune des luttes sociales du XXème siècle tend actuellement à saper les fondements de l’Etat. Comment allier alors une critique efficace de l’Etat et des violences qui s’y rattachent avec l’analyse de ses transformations actuelles, limitant ses champs d’action à la régulation d’un marché économique qui se voudrait pur et parfait ?
C’est pour débattre de cette question (entre autres) que le Collectif Libertaire d’Amiens organise, le 25 janvier 2013, à 20h00, une réunion publique intitulée “État critique” à l’espace Dewailly, 3 place Dewailly.
Le collectif libertaire amiénois organise une réunion débat autour de la notion d’Etat, le vendredi 25 janvier 2013 à partir de 20h00 à l’espace Dewailly (à côté du Coliseum) à Amiens. La soirée se finira autour d’un PPP (pain-pâté-pinard).
Le vendredi 30 novembre s’est tenue la réunion constitutive d’un Collectif Départemental pour les Droits des Femmes (CDDF) à Amiens. Y ont assisté des représentants de divers partis de gauche (à l’exception, bien entendu, des occupants actuels de la mairie), de syndicats, d’associations et du groupe Alexandre Marius Jacob. Le groupe est signataire, à côté de ces organisations, du communiqué de presse annonçant la création de ce projet (voir PDF). En s’associant ainsi librement, nous espérons que les actions et les réflexions menées par le Collectif sauront dépasser la simple récupération des luttes spécifiques pour des raisons électorales par les politburos, afin d’apporter des solutions globales et cohérentes.
Fin octobre, le collectif libertaire d’Amiens organisait une réunion sur le thème de la technologie et des modifications sociales qu’entraînait le « progrès technologique ».
Le débat fut riche en arguments,et après que l’amalgame technologie-technique eut été consommé, un élément commun est ressorti des différents témoignages : la transformation du travail par le changement des techniques s’est souvent accompagnée d’une diminution conséquente des postes, de la modification radicale ‑voire de la disparition- de procédés de fabrication ou de modalités d’action vécue comme la dépossession d’un savoir-faire, et de la multiplication des moyens de surveillance mis à disposition des contremaîtres et chefs en tout genre.
L’automatisation des tâches s’accompagnant de l’informatisation, l’outil informatique fut aussi au centre d’une discussion soutenue, dont certains points méritent d’être repris, ordonnés et développés dans une perspective libertaire.
Le collectif libertaire amiénois organise une réunion débat autour des technologies, le vendredi 26 octobre 2012 à partir de 20h00 à l’espace Dewailly (à côté du Coliseum) à Amiens. La soirée se finira autour d’un PPP (pain-pâté-pinard).