Com­mu­niqué du 11 novem­bre 2020

Comme chaque année, l’an­niver­saire de la sig­na­ture de l’armistice de la pre­mière guerre mon­di­ale est l’oc­ca­sion de se rap­pel­er que la guerre 14–18, la der des ders, ne fut pas la dernière. A chaque crise, le pou­voir donne l’il­lu­sion de pren­dre en compte les aspi­ra­tions du peu­ple, il promet que c’est la dernière fois, que ça va chang­er, et nous voyons bien que ce n’est tou­jours pas le cas : con­flits armés, con­flits soci­aux et crises san­i­taires sont l’actualité.

Mau­dite soit la guerre, mau­dit soit le pouvoir.

Hélas, cette année, les con­traintes san­i­taires imposent l’an­nu­la­tion du tra­di­tion­nel rassem­ble­ment du 11 novem­bre devant le mon­u­ment aux morts paci­fiste d’E­queur­dre­ville-Hain­neville. Néan­moins, nous souhaitons ici réaf­firmer notre dégoût des poli­tiques mil­i­taristes des états et des entre­pris­es privées.

Que ce soit les con­flits armés, les inter­ven­tions extérieures, la pro­duc­tion et les ventes d’armes, le ser­vice mil­i­taire ou le Ser­vice Nation­al Uni­versel (SNU), la bombe atom­ique et l’in­dus­trie nucléaire qui va avec, nous sommes résol­u­ment pour l’abo­li­tion pure et sim­ple de ces pra­tiques mortifères.

Dans le Cotentin, une fois encore et à l’im­age de ce qui se passe dans toute l’in­dus­trie nucléaire civile liée inévitable­ment et depuis tou­jours à l’in­dus­trie nucléaire mil­i­taire, le chan­tage à l’emploi sert de boucli­er con­tre les attaques de celles et ceux qui voudraient que la région cesse la pro­duc­tion et la vente de matériels mil­i­taires et réori­ente ses straté­gies indus­trielles vers des pro­duc­tions réelle­ment utiles au bien com­mun et à la relo­cal­i­sa­tion de la pro­duc­tion de biens de pre­mières nécessités.

Militer pour la paix, c’est militer pour la fin de la pro­duc­tion et de la vente d’armes, c’est lut­ter pour la démil­i­tari­sa­tion uni­latérale, c’est tra­vailler en faveur de la sol­i­dar­ité entre les peu­ples loin des con­flits de pou­voir et de puis­sance portés par des dirigeants poli­tiques égoïstes, méga­lo­manes et décon­nec­tés des réal­ités et volon­tés des peuples.

Aujour­d’hui encore, la France se classe par­mi les pre­mières nations expor­ta­tri­ces d’armement.

Les gou­verne­ments et les élus locaux suc­ces­sifs se félici­tent de la sig­na­ture de nou­veaux con­trats, et partout dans le monde des armes français­es sont ven­dues et util­isées pour tuer des civils et des militaires.

Ce sont leurs guer­res, ce sont nos morts. La rhé­torique mil­i­tariste s’in­stalle partout, jusque dans les écoles et auprès des jeunes par l’in­ter­mé­di­aire du Ser­vice Nation­al Uni­versel, visant à réin­stau­r­er un état d’e­sprit mil­i­taire dans une jeunesse lais­sée pour compte par le chô­mage de masse et les poli­tiques de libéral­i­sa­tion du code du tra­vail depuis plusieurs décennies.

Les répons­es apportées par le pou­voir visent unique­ment à main­tenir le peu­ple sous son emprise et à défendre ses intérêts de classe. Ain­si les déci­sions de l’oli­garchie ne sont jamais guidées par la volon­té de paix, de jus­tice, d’équité ni de sol­i­dar­ité, car les intérêts des puis­sances dirigeantes sont en con­tra­dic­tion avec les intérêts des peuples.

Prof­i­tons de cette journée pour clamer haut et fort que nous lut­terons ici et main­tenant et pour tou­jours en faveur d’une société débar­rassée des délires mil­i­taro-indus­triels et de celles et ceux qui les défendent.

Com­mu­niqué de la Fédéra­tion anar­chiste et de la Con­fédéra­tion nationale du travail