Le 14 juin 2019
Le 14 juin 2019
Communiqué commun – Samedi 25 mai à Amiens :
Nassé-e‑s, gazé-e‑s, provoqué-e‑s, empêché-e‑s de manifester, brutalement réprimé-e‑s.…
130 manifestant-e‑s interpellé-e‑s par la police !
A quoi joue le gouvernement ?
Le bilan des pouvoirs publics sur cette journée de manifestation est lourd : un cortège laminé sciemment par l’intervention des CRS, avec de petits groupes de manifestant-e‑s désorienté-e‑s, qui tentent avec difficulté de fuir par les rues adjacentes. 130 interpellations. Des tirs de LBD. Des blessé-e‑s. Une pluie d’amendes de 135 euros pour manifestation illicite. Des convocations au poste de police. Des comparutions immédiates, où des jeunes sont condamné-e‑s après une parodie de procès.
Dès le matin, alors qu’un petit groupe de gilets jaunes, de militant-e‑s, montent à la Hotoie les tonnelles d’un village associatif et militant déclaré en Préfecture, où se dérouleront les débats, dans le calme, la présence policière est totalement disproportionnée. Les stands sont fouillés, la responsable de la LDH est intimidée par un agent qui la vise de son LBD pour l’empêcher de filmer. Des personnes sont interpellé-e‑s alors qu’elles rejoignent la Hotoie et sont placé-e‑s en GAV. La police est omniprésente, en confrontation directe avec des manifestant-e‑s, dès le matin. Le ton est donné.
L’après-midi, 2000 manifestant-e‑s sont pourtant présent-e‑s à l’appel des gilets jaunes et d’une série d’organisations syndicales ou politiques. Il-elle‑s seront gazé-e‑s rapidement. Le parcours discuté en amont avec les autorités est rendu impossible par des barrages de police. Place de la gare, alors que toutes les banques sur le centre-ville sont protégées, la Caisse d’Épargne ne l’est pas ! Le cordon de CRS qui la « protège » habituellement est en retrait, la livrant à la colère populaire après plusieurs gazages des manifestant-e‑s. “Aux fenêtres autour de cette banque, caméras et appareils photos sont prêts à enregistrer.”
Le cortège sera à nouveau nassé, rue Jules Barni, et saucissonné. Les tirs de LBD vont pleuvoir. Plusieurs manifestant-e‑s, totalement pacifiques, sont visé-e‑s, touché-e‑s par des tirs sans aucune raison. Des rafles auront lieu dans les groupes de manifestant-e‑s désorienté-e‑s, qui tentent de rejoindre la Hotoie, point d’arrivée de la manif. Place René Goblet 80 manifestant-e‑s se retrouvent face a une charge de CRS qui les gazent, les nassent, les humilient en forçant une partie d’entre elles-eux à rester allongé-e‑s, face contre terre avant d’être emmené-es par petits groupes au commissariat pour être verbalisé-es. Les grenades lacrymogènes ont été lancées en plein milieu d’un parc pourtant largement fréquenté à cette heure par des familles et des enfants.
Plus loin, place de l’Hôtel de Ville, nouveaux jets de grenades lacrymogènes, sur un manège pour enfant, qui continue de tourner dans un nuage de gaz.
“Lundi, au commissariat de police, on explique à des jeunes, interpellés alors qu’il-elles se rendaient seul-e‑s ou à deux au village associatif, et convoqués en audition libre, qu’il leur faut accepter « un stage de citoyenneté » pour éviter le procès, ou ça va « barder pour eux ». Sans l’avoir compris, il-elle‑s viennent de signer une reconnaissance de culpabilité, sans possibilité de recours ! D’autres passent en comparution immédiate, menacé-es d’être placé-e‑s en détention provisoire s’ils-elles demandent un report de l’audience pour préparer leur défense.”
Brigitte Fouré, maire d’Amiens, s’est vantée dans la presse d’avoir suivi de près la gestion de l’ordre conjointement avec la préfecture, elle-même en lien régulier avec le ministère de l’Intérieur… C’est donc très clair : cette répression brutale, sans aucun autre but que de terroriser et diaboliser les manifestant-e‑s, faite de provocations et de violences est de la responsabilité non seulement de la préfecture mais aussi du gouvernement.
Nous n’acceptons pas cette remise en cause brutale du droit de manifester. Réunies ce mardi, nos organisations ont décidé de mesures pour organiser la défense des victimes de cette répression, auxquelles elles assurent tout leur soutien.
Nous demandons à être reçu-e‑s sans délai par la préfecture de la Somme.
Alternative Libertaire, CGT UD 80, CNT-STE 80, Collectif Alexandre Marius Jacob, Ensemble 80, FSU 80, Gilets jaunes Réfractaires du 80, Groupe Georges Morel de la Fédération Anarchiste, LDH, LFI Amiens, POI 80, Solidaires 80
[édité le 17.05.2019]
Communiqué :
Paris, le 3 mai 2019
Solidarité avec notre compagnon, Solidarité avec Publico,
Vive l’anarchie.
Le numéro 20 spécial 1er Mai du POING, apériodique libertaire d’Amiens et d’ailleurs, est disponible, ici en pdf, et en papier sur demande.
Le numéro 19 du POING, apériodique libertaire d’Amiens et d’ailleurs, est disponible ici en pdf et en papier sur demande.
Bonne lecture.
Passer en revue la « méthode Alinsky » pour reprendre l’expression sous laquelle les idées d’Alinsky sont transposées dans le travail social et le militantisme en France peut se décliner sur plusieurs axes.L’objet de notre brochure « Quelles règles pour les radicaux ? » sera donc prioritairement une analyse de Rules for Radicals : A Pragmatic Primer for Realistic Radicals traduit dans sa première version française en « Manuel de l’animateur social »(1). Reprenant un titre et un sous-titre étant plus fidèles à la version originale, il a également été édité récemment sous le titre Être radical : Manuel pragmatique pour radicaux réalistes.
Parfois présenté comme « a god hating anarchist » par certaines fanges de la droite aux États-Unis et blâmé pour son influence réelle ou supposée sur le parti Démocrate et l’État Fédéral ; en France, il est très largement promu par l’Institut Alinsky, l’Alliance Citoyenne, le mouvement Les Désobéissants, dont on retrouve une forme de déclinaison locale avec la Boîte Sans Projet et également dans le champ partisan par Francois Ruffin et La France Insoumise. Globalement, le champ du travail social et la gauche associative et citoyenne ont été pénétrés par ses idées. Cette promotion passe par la réédition de Rules for Radicals et des formations à la « méthode Alinsky ». Ces promoteurs, notamment les membres de l’Institut Alinsky, ou Les Désobéissants deviennent comme les premiers organisateurs de l’Industrial Area Foundation, des permanents de la radicalité, rémunérés notamment pour les formations au militantisme qu’ils réalisent. Le démarchage de la clientèle de ces formations se fait tout simplement par le multipositionnement dans les réseaux militants et dans les collectifs de luttes naissant où sont d’abord proposées des formations pratiques gratuites comme produit d’appel avant la proposition de formations payantes avec tarifs préférentiels pour les personnes en difficultés. Certaines de ses organisations vivent également de formations dispensées pour les membres d’associations, les salariés d’entreprises ou de collectivités territoriales. En définitive pour qui milite suffisamment longtemps dans la gauche et l’outre-gauche contemporaine, il est difficile de ne pas croiser un promoteur de la méthode Alinsky et c’est d’ailleurs ce qui motive notre texte.
On notera que ces idées sont introduites en France sous couvert de l’expression de « méthode » et sous la forme d’une liste d’étapes à respecter, sans doute pour rassurer sur la supposée rationalité et efficience des techniques présentées auprès des particuliers et des associations. Si « Rules for Radicals » y est mentionné, à aucun moment son contenu n’est réellement discuté, et cela est l’objet de notre brochure. Puisque parler des « théories d’Alinsky » ou de « l’idéologie d’Alinsky » serait sans doute trop ouvrir la porte à une critique sur le fond de cet outillage. Cela est cohérent, Alinsky lui-même se mettant dans une posture anti-idéologique, du réalisme, du pragmatisme. Une rhétorique tellement usée par la droite (française et internationale) qu’elle nous paraît un bien misérable cache-sexe pour avancer une idéologie particulière. Idéologie est ici bien entendu dans le sens de système plus ou moins cohérent, et pas forcément conscient, d’idées permettant de poser un regard sur le monde passé, présent et à venir… Prétendre être dépourvu d’idéologie pour le monde social est comme prétendre être dépourvu de perception pour le monde physique.
Le collectif Alexandre Marius Jacob et LE POING, le journal qui ne prend pas de gants, invitent Hugues Lenoir, enseignant-chercheur en Sciences de l’Éducation et militant à la Fédération Anarchiste, pour une conférence sur la pédagogie libertaire. En seconde partie de soirée, Benoît Drouart, syndicaliste enseignant, présentera une analyse critique des réformes du lycée.
Réforme après réforme, l’enseignement en France n’en finit pas de mourir et on défile régulièrement dans les rues pour défendre sur le principe ce service public. Le refrain est bien connu, moins de moyens, plus de concurrence (entre les élèves, entre les établissements, entre les pays) pour toujours plus « d’insertion dans les bassins d’emploi locaux » et toujours moins d’émancipation pour les enfants, futurs adultes travailleurs, ou chômeurs, tous bientôt plongés dans le grand bain du marché capitaliste « libre et non faussé ». A trop être sur la défensive, il ne faudrait pas oublier que les libertaires ont également des propositions pour bousculer l’organisation matérielle et symbolique de l’éducation. Le projet d’une pédagogie libertaire est au centre des préoccupations des anarchistes depuis longtemps car elle constitue un des outils centraux de la transformation sociale que nous souhaitons.
Réformes actuelles et alternatives libertaires, c’est pour en parler que nous vous donnons rendez-vous : le vendredi 08 février à 19h00, Salle Maurice Honeste, 67 boulevard du Cange, Amiens.
Amicalement,
Le collectif Alexandre Marius Jacob et LE POING, le journal qui ne prend pas de gants
LE POING, le journal qui ne prend pas de gants, et le Collectif Alexandre Marius Jacob invitent le réalisateur Yannis Youlountas à présenter son dernier film L’Amour et la Révolution.
Le dimanche 03 février à 15h00 à l’Accueil Froid — Nuke
21 rue de Sully — espace 18
Amiens
Entrée sur adhésion (adh : 2€)
Ce sera aussi l’occasion d’une grande collecte pour un convoi solidaire pour la Grèce.Vous trouverez toutes les informations ici
Le numéro 18 du POING, apériodique libertaire d’Amiens et d’ailleurs, est disponible ici en pdf et en papier sur demande.
Bonne lecture.
© 2024 Groupe Georges Morel - FA - Amiens
Thème original d' Anders Noren - modifié par J.-B. Barilla