Le numéro 22 spécial 1er mai du POING, apériodique libertaire d’Amiens et d’ailleurs, est disponible, ici en pdf. Bonne lecture.
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Notre condition d’existence matérielle commune, celle de notre classe sociale, est d’être condamné.e.s au salariat.
Nous sommes obligé.e.s de vendre notre force de travail pour avoir un salaire à la fin du mois. Ainsi, les capitalistes ne possèdent pas seulement les moyens de productions, ils possèdent nos vies. Plus nous travaillons et plus ils s’enrichissent, notre précarité est la conséquence de leurs dividendes. Mais il reste une chose qui nous permet de supporter cette misère : la perspective du départ à la retraite.
La retraite est une petite goutte de solidarité dans l’océan de misère capitaliste. Elle permet de finir ses jours sans obligation de travailler, avec un revenu décent. Cette goutte n’est pas tombée du ciel, elle a été obtenue par la lutte. Aux lendemains de la seconde guerre mondiale, le système de retraite a été créé, bâti et défendu par des militantes et militants de la CGT. Malgré l’opposition acharnée des partis de gouvernement, gaullistes ou socialistes de la SFIO, ces syndicalistes seul.e.s contre tous.te.s ont réussi à conquérir ce petit bastion de liberté.
Ce bastion, aujourd’hui, il est question de le pulvériser, de le réduire à une simple antichambre de la mort.
Repoussée de deux ans, incalculable à l’avance, moins bien indexée sur le coût de la vie, ne prenant plus en compte ni la maternité ni la pénibilité du travail, toujours plus injuste pour les femmes et les précaires, rabotée de 25%, voilà quelle gueule va tirer notre retraite après avoir subi cette réforme. Bilan : les riches se payeront une mutuelle, les autres pourront à peine se payer leurs cercueils.
La retraite était une perspective qui nous permettait d’endurer le pire en se disant « vivement la retraite », un compromis. Maintenant, alors que la capitalisme détruit l’environnement et que cette réforme détruit nos perspectives de vie après le salariat, le pire est devant nous.
Mais si nous n’avons plus de retraite décente, alors nous n’avons plus de raisons décentes d’aller travailler.
Devra-t-on vraiment se crever au travail sur une planète mourante ?
Non, il est temps de déserter massivement les bureaux et les usines.
Le temps de la grève générale est venu.
Notre syndicalisme doit rompre avec tout fonctionnement autoritaire et toute négociation.
Notre syndicalisme doit faire refleurir partout les assemblées générales, les manifestations, les blocages, les occupations et toutes autres actions directes nécessaires pour mettre à bas le capitalisme et sauver nos vies.
Notre syndicalisme doit être anarchiste, c’est à dire qu’il doit tendre à l’abolition de toutes les dominations passant par la nécessaire expropriation des capitalistes et la réorganisation de la production dans l’intérêt de tous et toutes.
La perspective de partir à la retraite s’érode ? Celle de la révolution se renforce.
Destituons Macron et mettons le capitalisme à la retraite.
VIVE LA GRÈVE GÉNÉRALE EXPROPRIATRICE !
Collectif Alexandre Marius Jacob – Groupe Georges Morel de la Fédération Anarchiste – CNT Somme – Groupe lycéen Louise Michel
A force d’être pilonné par les attaques du patronat, noyé par le flux des médias bourgeois, soumis aux injonctions des modes militantes et des compétitions électoralistes médiocres, il est difficile de déceler, dans ce chaos rythmé par les visions à court terme des chantres du capitalisme, un projet politique cohérent. C’est pourquoi LE POING, le journal qui ne prend pas de gants, organise et vous convie à une soirée-débat, le vendredi 13 décembre à 19h00, salle Maurice Honeste (67 Bd du Cange, Amiens), intitulée : Quelle société libertaire pour 2020 ?
Le 9 novembre a Amiens
Nous dirons STOP à l’islamophobie !
Depuis bien trop longtemps, les musulmans, les musulmanes ainsi que les personnes perçues comme tel-le‑s sont, en France, la cible de discours, d’invectives et de polémiques relayées par certains médias, venant parfois de « responsables » politiques, au premier plan desquels le chef de l’État et sa majorité, participant ainsi à leur stigmatisation grandissante.
Les responsables d’une émission de Radio libertaire ont dérapé et proféré des propos clairement antisémites. L’émission a été immédiatement suspendue. Conformément aux procédures habituelles, les responsables de l’émission ont été convoqués. Un communiqué définitif sera publié à l’issue de cette rencontre.
SORTONS LES CROCS CONTRE UN CAPITALISME DE PLUS EN PLUS MEURTRIER !
Nous ne sommes pas dupes des empoisonneurs ! Il est temps d’organiser une riposte à la mesure des catastrophes industrielles provoquées par un capitalisme de plus en plus déterminé dans sa course au profit, au détriment de la vie et la santé des populations prises en étau !
Le 26 septembre dernier, le site de Lubrizol de Rouen a pris feu, et a été partiellement détruit par un incendie libérant pendant vingt-quatre heures une colonne de gaz toxiques dans un rayon de 35 km de long sur 6 km de large, pour finir sa course dans le Pas-De-Calais
Le groupe Lubrizol est contrôlé par un conglomérat appartenant au milliardaire Warren Buffet, troisième fortune mondiale ; son constat : « Entre le monde du travail et celui du capitalisme, c’est ce dernier qui a gagné ! »
Le numéro 21 du POING, apériodique libertaire d’Amiens et d’ailleurs, est disponible, ici en pdf, et en papier sur demande.
NON, le Service national universel ne passera pas !
Dès leur origine, les États se sont construits sur la constitution de forces armées, l’encadrement de leur population et le pillage des peuples environnants.
Depuis 1995, les armées françaises ont été engagées dans 106 OPEX (Opérations extérieures) telles « Serval » au Mali et « Barkhane » au Sahel. Mais il y a aussi les « ennemis de l’intérieur », et les OPINT (Opérations intérieures) habituent les populations à côtoyer régulièrement des soldats armés, par exemple avec « Vigipirate » et « Sentinelle ».
La « fabrique du consentement » de l’État commence par le lavage des jeunes cerveaux : « La culture de défense et de sécurité nationale est inscrite dans le socle commun de connaissances et de compétences que les élèves doivent acquérir pendant leur scolarité à l’école, au collège et au lycée », Ministère de l’Éducation nationale, 2015.
En 2018, Macron promet « un service national de durée courte, obligatoire et universel encadré par les armées et la Gendarmerie nationale » et nomme un groupe de travail présidé par le général Menaouine, avec pour objectif d’« inculquer aux jeunes la discipline, l’autorité, les priorités stratégiques de la France », ajoutant que « ce service national servira en cas de crise à disposer d’un réservoir complémentaire de la Garde nationale ».
Pour rappel, le SNU ou semblant de SNU était proposé par tout l’échiquier politique aux dernières présidentielles.
Le 14 juin 2019
Communiqué commun – Samedi 25 mai à Amiens :
Nassé-e‑s, gazé-e‑s, provoqué-e‑s, empêché-e‑s de manifester, brutalement réprimé-e‑s.…
130 manifestant-e‑s interpellé-e‑s par la police !
A quoi joue le gouvernement ?
Le bilan des pouvoirs publics sur cette journée de manifestation est lourd : un cortège laminé sciemment par l’intervention des CRS, avec de petits groupes de manifestant-e‑s désorienté-e‑s, qui tentent avec difficulté de fuir par les rues adjacentes. 130 interpellations. Des tirs de LBD. Des blessé-e‑s. Une pluie d’amendes de 135 euros pour manifestation illicite. Des convocations au poste de police. Des comparutions immédiates, où des jeunes sont condamné-e‑s après une parodie de procès.
Dès le matin, alors qu’un petit groupe de gilets jaunes, de militant-e‑s, montent à la Hotoie les tonnelles d’un village associatif et militant déclaré en Préfecture, où se dérouleront les débats, dans le calme, la présence policière est totalement disproportionnée. Les stands sont fouillés, la responsable de la LDH est intimidée par un agent qui la vise de son LBD pour l’empêcher de filmer. Des personnes sont interpellé-e‑s alors qu’elles rejoignent la Hotoie et sont placé-e‑s en GAV. La police est omniprésente, en confrontation directe avec des manifestant-e‑s, dès le matin. Le ton est donné.
L’après-midi, 2000 manifestant-e‑s sont pourtant présent-e‑s à l’appel des gilets jaunes et d’une série d’organisations syndicales ou politiques. Il-elle‑s seront gazé-e‑s rapidement. Le parcours discuté en amont avec les autorités est rendu impossible par des barrages de police. Place de la gare, alors que toutes les banques sur le centre-ville sont protégées, la Caisse d’Épargne ne l’est pas ! Le cordon de CRS qui la « protège » habituellement est en retrait, la livrant à la colère populaire après plusieurs gazages des manifestant-e‑s. “Aux fenêtres autour de cette banque, caméras et appareils photos sont prêts à enregistrer.”
Le cortège sera à nouveau nassé, rue Jules Barni, et saucissonné. Les tirs de LBD vont pleuvoir. Plusieurs manifestant-e‑s, totalement pacifiques, sont visé-e‑s, touché-e‑s par des tirs sans aucune raison. Des rafles auront lieu dans les groupes de manifestant-e‑s désorienté-e‑s, qui tentent de rejoindre la Hotoie, point d’arrivée de la manif. Place René Goblet 80 manifestant-e‑s se retrouvent face a une charge de CRS qui les gazent, les nassent, les humilient en forçant une partie d’entre elles-eux à rester allongé-e‑s, face contre terre avant d’être emmené-es par petits groupes au commissariat pour être verbalisé-es. Les grenades lacrymogènes ont été lancées en plein milieu d’un parc pourtant largement fréquenté à cette heure par des familles et des enfants.
Plus loin, place de l’Hôtel de Ville, nouveaux jets de grenades lacrymogènes, sur un manège pour enfant, qui continue de tourner dans un nuage de gaz.
“Lundi, au commissariat de police, on explique à des jeunes, interpellés alors qu’il-elles se rendaient seul-e‑s ou à deux au village associatif, et convoqués en audition libre, qu’il leur faut accepter « un stage de citoyenneté » pour éviter le procès, ou ça va « barder pour eux ». Sans l’avoir compris, il-elle‑s viennent de signer une reconnaissance de culpabilité, sans possibilité de recours ! D’autres passent en comparution immédiate, menacé-es d’être placé-e‑s en détention provisoire s’ils-elles demandent un report de l’audience pour préparer leur défense.”
Brigitte Fouré, maire d’Amiens, s’est vantée dans la presse d’avoir suivi de près la gestion de l’ordre conjointement avec la préfecture, elle-même en lien régulier avec le ministère de l’Intérieur… C’est donc très clair : cette répression brutale, sans aucun autre but que de terroriser et diaboliser les manifestant-e‑s, faite de provocations et de violences est de la responsabilité non seulement de la préfecture mais aussi du gouvernement.
Nous n’acceptons pas cette remise en cause brutale du droit de manifester. Réunies ce mardi, nos organisations ont décidé de mesures pour organiser la défense des victimes de cette répression, auxquelles elles assurent tout leur soutien.
Nous demandons à être reçu-e‑s sans délai par la préfecture de la Somme.
Alternative Libertaire, CGT UD 80, CNT-STE 80, Collectif Alexandre Marius Jacob, Ensemble 80, FSU 80, Gilets jaunes Réfractaires du 80, Groupe Georges Morel de la Fédération Anarchiste, LDH, LFI Amiens, POI 80, Solidaires 80