“Le collectif La Brèche, fonctionnant en autogestion et n’ayant pas de porte-parole, choisit aujourd’hui de s’exprimer sous la forme d’un communiqué, dans la volonté de faire entendre sa voix alors que pèse fortement sur le lieu qu’il occupe, la Maison Cozette, un risque d’expulsion.
Afin de faire comprendre le sens de notre occupation, nous pensons qu’il est nécessaire d’expliquer l’origine du collectif et ce qu’il a réalisé jusqu’à aujourd’hui.
C’est de la rencontre, pendant la mobilisation contre la loi travail, de personnes d’horizons différents (étudiants, précaires, militants, salariés) qu’est née l’envie ou plutôt l’expression d’un besoin de pouvoir se retrouver, s’auto-organiser mais aussi s’ouvrir aux autres au sein d’un lieu qui ne limiterait pas nos possibilités. Ce lieu aurait donc l’ambition de poursuivre les débats et d’élargir la “critique” à plus de sujets après la fin du mouvement social.
La Maison Cozette, située place Vogel, léguée à la ville d’Amiens par M. Cozette afin de contribuer à “l’extinction de la mendicité”, mais laissée à l’abandon depuis 2004, jusqu’à sa vente prochaine à un grand promoteur lillois, semblait le lieu idéal, de par son positionnement et sa superficie. La réappropriation de ces locaux placés en centre-ville d’Amiens avait d’autant plus de sens, alors que la gentrification tend toujours plus à exclure les pauvres du cœur de la ville.