Le numéro 22 spécial 1er mai du POING, apériodique libertaire d’Amiens et d’ailleurs, est disponible, ici en pdf.
Bonne lecture.
Le numéro 22 spécial 1er mai du POING, apériodique libertaire d’Amiens et d’ailleurs, est disponible, ici en pdf.
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L’ Université populaire d’Amiens présente :
Les métamorphoses
du monde ouvrier #2 :
LA TRADITION ANARCHISTE
DANS LE MOUVEMENT OUVRIER
Conférence-débat
avec René BERTHIER
militant libertaire, anarcho-syndicaliste
et auteur d’études sur l’anarchisme
jeudi 14 octobre à 18h 30
amphithéâtre Cavaillès de l’Espace Dewailly
3 place Dewailly à Amiens
dans le respect des règles sanitaires en vigueur
Le rapport entre l’anarchisme et le mouvement ouvrier a une triple genèse : le travail de penseurs qui en ont défini les principes et concepts essentiels, tel Proudhon qui préconise la séparation totale du prolétariat, de la bourgeoisie et de l’État ; l’action de militants qui ont, par leur expérience de la lutte, en particulier au sein de la Première internationale des travailleurs (AIT), développé des pratiques d’autonomie ouvrière ; la contribution de militants, tels que Bakounine, qui ont observé et théorisé ces pratiques. L’anarchisme joua un rôle décisif dans le mouvement ouvrier français et international. Sous la forme syndicaliste, l’anarchisme atteignit une dimension de masse à l’échelon international jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, avant de subir un important recul du fait de sa répression par les régimes fascistes, les dictatures militaires et le stalinisme. Ce recul appelle une analyse en profondeur.
Au risque de surprendre, ne reste-t-il pas enraciné dans des pratiques politiques et sociales de notre pays ? Question qui peut faire l’objet d’un débat.
Profitant des récentes mesures gouvernementales indigentes de contrôle social par QR Code et puisant dans une pensée obscurantiste, réactionnaire et négationniste, l’extrême-droite redéploie en toute impunité son discours nauséabond et raciste dans l’espace public, discours bien trop largement relayé.
Les effets sont immédiats : agressions de militants syndicalistes et politiques se revendiquant des traditions de lutte de classe lors de manifestations contre le « pass sanitaire », détérioration par des tags antisémitismes d’une stèle en l’honneur de Simone Veil, femme politique déportée car juive et dégradation de locaux syndicaux et militants.
Contre l’État, gestionnaire calamiteux et discriminant de l’épidémie de Covid-19 et contre l’extrême droite rétrograde et antisémite, la Fédération anarchiste poursuit la lutte.
Elle exprime aussi sa solidarité avec les victimes des exactions perpétrées par les nervis de l’extrême droite.
Nous ne reconnaissons aucune frontière entre les humains, aucun État, aucune « race », l’Humanité n’étant qu’une. Nous luttons contre tous les obscurantismes, contre les superstitions, contre les religions. Nous abattrons ce qui nous divise pour renforcer ce qui nous rassemble.
Vers l’anarchie, toujours.
Les Relations Extérieures de la Fédération Anarchiste
Il est loin, le temps où les flâneurs avaient la ville pour terrain de jeu et pour seul but l’espoir de l’inattendu ou de la beauté. Les cités, censées être des lieux de vie, sont devenues les vitrines aseptisées d’un modèle normalisant, sécuritaire, où les espaces de consommation envahissent les lieux de rencontre. Les badauds sont contrôlés par les caméras, les pauvres sont repoussés dans les périphéries, et les artistes sont cachés agonisants dans les musées.
Dans la grisaille ambiante certains arrivent à raviver les couleurs du passé. Les souvenirs d’une ville ne sont pas si faciles à effacer. Les pierres ont beau être nettoyées, la pelouse plantée, les temples construits, les marches n’oublient pas le sang versé. Là où débutèrent les premiers combats le 18 mars 1871 de ce qui deviendra la Commune de Paris, a été construite, quatre ans plus tard, une église dite du Sacré-cœur ; rien de moins qu’une insulte à ceux qui s’étaient battus pour leur liberté.
Les militants et militantes du groupe Georges Morel de la Fédération anarchiste n’ont pris connaissance que très récemment d’une partie des critiques émises à son encontre à cause de sa participation au rassemblement contre l’islamophobie et pour l’égalité du 9 novembre 2019. Certaines critiques ont été publiées, anonymement, en commentaires d’un communiqué fédéral au sujet de l’assassinat de Samuel Paty, paru sur le site internet du groupe Ici et maintenant de la Fédération anarchiste (http://ici-et-maintenant.group/index.php?article32). D’autres critiques ont été diffusées par tract (CNT-AIT d’Amiens) ou adressées directement au Secrétariat extérieur de la FA (CNT-AIT de Toulouse).
Si ce Premier mai a été l’occasion de goûter à nouveau au plaisir du collectif lors des nombreux rassemblements et défilés rituels, nous, militantes et militants du groupe Georges Morel de la Fédération anarchiste, déplorons les attaques qui ont été menées contre les militantes et les militants du service d’ordre de la CGT, en fin de manifestation à Paris.
Il n’est pas question pour autant d’opposer les différentes modalités d’actions à disposition du mouvement social, qu’elles relèvent de l’action syndicale classique ou de tactiques d’affrontements plus directes avec les forces répressives de l’État.
Or, ici, il y a eu une confusion entre la police de la bourgeoisie capitaliste et le service d’ordre d’une organisation de masse, héritière d’une tradition de lutte ouvrière, confusion assumée par l’expression du slogan « CGT collabo ».
Dans le contexte actuel de large diffusion des idées d’extrême droite, le fait de rouer de coups un syndicaliste au sol ne peut être justifié par les erreurs idéologiques et pratiques dont savent faire preuve certains membres de la CGT. Ces actes rappellent bien trop la chasse aux militants politiques et syndicalistes des années trente.
C’est pourquoi, nous, militantes et militants anarcho-syndicalistes du groupe Georges Morel de la Fédération anarchiste, exprimons notre solidarité avec les camarades qui ont subi cette attaque. Nous rappelons aussi que l’établissement d’une société libertaire débarrassée de toutes les oppressions ne pourra se faire que grâce à des principes d’entraide, de respect et de solidarité mutuels.
Chaque Journée internationale des travailleurs et des travailleuses a la saveur des luttes en cours. Ce 1er mai a le goût très amer du polypropylène des masques chirurgicaux.
L’année qui vient de s’écouler sous la contrainte de l’épidémie de Covid a mis à nu, s’il était encore besoin, les outrances du capitalisme, l’insanité de l’État bourgeois et l’absurdité du système républicain.
Pour préserver la captation par un petit nombre des richesses produites au détriment de l’immense majorité, les Macron, Castex, Véran, Blanquer et autres thuriféraires du système en place ont rivalisé de mensonges crapuleux et ont usé de méthodes liberticides — à défaut d’être efficaces — dans leur gestion de la crise sanitaire et sociale actuelle.
Vautrés sans vergogne dans une loyauté servile au néolibéralisme ainsi que dans la médiocrité et l’arrogance qui en sont inséparables, ces étrons encravatés sont responsables de l’aggravation des conséquences funestes de la pandémie, de la destruction des services publics (notamment hospitaliers !!!), de plans de licenciements massifs, de l’appauvrissement galopant des travailleurs et des travailleuses, ainsi que des étudiants et des étudiantes.
C’est pourquoi, nous qui n’avons que notre force de travail pour survivre, ne devons surtout pas nous contenter d’un « retour à la normale » dont la teinte serait déterminée par les résultats d’un quelconque suffrage républicain !
Pour abattre le capitalisme et l’État bourgeois, et afin de bâtir une société émancipée de toutes les oppressions, basée sur des principes d’entraide, de respect et de solidarité mutuels, nous devons nous unir par-delà les frontières et nous réapproprier les outils de production : l’émancipation de la classe ouvrière doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.
CNT-EFI (Emploi Formation Insertion) Nord Pas de Calais Picardie, CNT-STE (Syndicat des Travailleurs de l’Éducation) 80, Collectif libertaire Alexandre Marius Jacob, Groupe Georges Morel de la Fédération anarchiste
Communiqué du 11 novembre 2020
Comme chaque année, l’anniversaire de la signature de l’armistice de la première guerre mondiale est l’occasion de se rappeler que la guerre 14–18, la der des ders, ne fut pas la dernière. A chaque crise, le pouvoir donne l’illusion de prendre en compte les aspirations du peuple, il promet que c’est la dernière fois, que ça va changer, et nous voyons bien que ce n’est toujours pas le cas : conflits armés, conflits sociaux et crises sanitaires sont l’actualité.
Maudite soit la guerre, maudit soit le pouvoir.
Nous publions, avec son autorisation, un texte de Philippe Pelletier, enseignant-chercheur et géographe libertaire, analysant la crise actuelle liée à l’épidémie de Covid-19.
L’origine de la « crise sanitaire » actuelle du Covid-19 — qui est en réalité une « crise » bien plus globale — et son extension donnent lieu à de nombreuses analyses. Il est évidemment tentant d’y rechercher une confirmation de ses petites théories. Mais les phénomènes étant par définition inédits et possiblement imprévus tels quels — contrairement aux philosophies de l’histoire — il faut s’attacher à ce qui se passe réellement, tout en étant conscient du tourbillon entre le trop et le pas assez d’informations.
Parmi tous les phénomènes qui caractérisent l’actuelle pandémie, deux doivent plus particulièrement attirer notre attention : l’État (sa nature, son rôle) et les médecins (leur rapport au politique et à la science, notamment). Ces deux questions paraissent essentielles pour comprendre ce qu’il se passe et ce qu’il risque d’arriver à l’issue de la crise. L’aphorisme de « gouverner, c’est prévoir » ayant fait preuve de son impertinence dans bien des cas, il n’implique pas que nous, individuellement ou collectivement, restions sans réfléchir au présent ou à la suite.
Le numéro 22 spécial 1er mai du POING, apériodique libertaire d’Amiens et d’ailleurs, est disponible, ici en pdf. Bonne lecture.
© 2023 Groupe Georges Morel - FA - Amiens
Thème original d' Anders Noren - modifié par J.-B. Barilla